Erlebniswelt-fliegenfischenShops Voices : on passe en revue la pellicule de Pedro Artola

Il est très jeune, originaire des Asturies et a un pied à Paris et l'autre à Barcelone. Il a réalisé des clips pour Guitarricadelafuente, Gabriela Richardson, Sen Senra et Jedet. Ses créations pleines de couleurs affichent un goût prononcé pour les particularismes culturels et la mode. Quand il était encore plus jeune, il a posé pour Palomo Espagne et a travaillé pendant trois ans pour Jacquemus.

Bailén, 18 08010 Barcelona, Espagne.


Churruca, 5 28004 Madrid, Espagne.

Je m'appelle Pedro Artola. J'ai 26 ans. Je suis originaire des Asturies, mais je vis actuellement entre Barcelone et Paris. Je suis réalisateur, principalement de vidéoclips et de mode, pour le moment, et j'espère continuer à évoluer professionnellement !

 

Que dirais-tu aux personnes qui débutent ?

Je me pose souvent la même question ! En fait, ça a été quelque chose d'assez progressif et naturel. Dans le cadre de ce que je me suis autorisé, je me suis laissé porter pendant toutes ces années. En revanche, j'ai toujours su, et dès mon plus jeune âge, que je travaillerais dans un domaine qui me passionnerait, où je n'aurais pas l'impression de travailler. Et j'y suis arrivé, et je pense que c'est ma plus grande fierté à ce jour.


Ce serait le hasard qui t'aurait amené ici ?

La plupart de mes plus beaux souvenirs sont associés à l'art, mais je n'ai jamais pensé qu'il était possible d'en vivre : en tout cas, c'est ce qu'on m'avait dit. Je viens d'une très petite ville, Oviedo, et j'ai étudié dans une école très catholique, où l'on t'éduque pour être médecin, avocat ou ingénieur.


Sacs et Tote Bags ?

Un diplôme en commerce et marketing, qui m'a permis de déménager à Paris, ce qui a changé ma vie. J'ai commencé à travailler chez Jacquemus, où j'ai passé trois ans dans le département commercial et marketing. J'ai même fait de la logistique...


Mais ce n'est pas ce que tu voulais faire ...

J'étais encore assez hors contexte et perdu sur le plan professionnel, mais cette expérience m'a aidé à me réconcilier avec moi-même, à me sentir fier de mes racines et, surtout, à m'inspirer et à me trouver. Je serai toujours reconnaissant de ce cadeau. J'ai commencé à m'ouvrir à ce qui était, pour moi, un nouvel univers, à des artistes et des amis qui m'ont inspiré et continuent à le faire à ce jour. Et j'ai pensé : pourquoi je ne pourrais pas vivre de ça ? Petit à petit, j'ai commencé à jouer avec ce que j'avais en mains : un vieil appareil photo de mon père et mon iPhone. J'éditais la nuit et pendant mon temps libre. Ensuite, je téléchargeais tout sur mon compte Instagram. Et pour l'anecdote : à chaque nouvelle photo, je perdais un peu plus de followers. Mais, sincèrement, je m'en fichais.


Et après ?

Un jour, Álvaro (Guitarricadelafuente) m'a écrit pour que je fasse un vidéoclip, ce que je n'avais encore jamais fait, mais dont j'avais toujours rêvé. Je n'ai pas hésité une seconde. C'est à ce moment-là que tout a décollé !

 

Quelles sont tes sources d'inspiration ?

J'ai toujours été inspiré par la musique, les sons, les mélodies des chansons. Je travaille en me concentrant et en me laissant porter principalement par ça. Je m'inspire beaucoup de la vie quotidienne, j'ai un iPhone rempli de notes. Je note tout, je consigne tout : les idées qui me viennent pendant mon sommeil, sous la douche, les choses qui m'arrivent, dont j'entends parler. Des pensées qui peuvent s'avérer anxiogènes et effrayantes. Et d'ailleurs, surtout celles-là.


La vidéo est devenue une forme d'expression. Je suis encore très imprégné de la masculinité archaïque avec laquelle j'ai grandi. J'en souffre beaucoup, et la créativité m'aide à m'exprimer. L'amour et la peur m'inspirent. L'amour, un peu plus.


Vêtements en promotion ?

Que, dans le cadre des possibilités et du contexte de chacun, il faut se laisser porter et ne rien forcer. Tout arrive si cela doit se faire. Tu dois être patient, et peu importe que tu aies fait plus ou moins d'études : si ça doit se faire, ça se fera. Le téléphone finit par sonner. Il ne faut pas perdre espoir, ni patience. Et nous devons toujours essayer d'être reconnaissants et de garder les pieds sur terre. Et travaille dur. Sois ton meilleur ami. Ne te compare pas aux autres, car on a chacun notre propre parcours, qui est tout aussi beau que celui de ceux et celles que nous idéalisons. Et là, je parle aussi pour moi.


Interview by Folch Studio
Photos by Pedro Artola